L'opinion publique tunisienne et les partis politiques: "Parlez à ma main!"

Je publie ce post après avoir lu l'article "Ennahdha, UPL et les autres : Des solutions miracles à la pelle !" publié dans le Journalduwebmarketing, afin d'essayer de rassurer un peu son auteur.

Juste après une révolution créée par un peuple qui a repris et dominé la sphère publique, contrôlée auparavant par l'état, pour la transformer en sphère de contestations et de critiques de l'autorité*, les partis politiques et les élites sociales sont intervenus pour mettre fin ce qu'ils considèrent, tout comme Gustave Lebon**, comme "une régression dans l'évolution de la société" car ils pensent que la foule est une masse impulsive et irrationnelle qui a besoin d'une élite.

Après avoir maîtrisé la foule, chaque parti a commencé sa quête vers le pouvoir, chacun à sa façon et chacun avec ses moyens : En focalisant l'attention du public sur des évènements précis, et ce, à l'aide des mass-médias, en utilisant la spirale du silence (Spiral of silence) , etc.

Si on se fie à la théorie de Paul Lazarsfeld Two step flow theory (communication à double étage), tout le travail que font ces politiciens, dont le but est d'influencer l'opinion publique, est, malheureusement pour eux, vain. En effet, au vu de la crise de confiance qui existe actuellement en Tunisie entre le peuple, les médias et les partis politiques, les individus sont peu sensibles aux messages transmis par ces deux derniers. La majorité des électeurs, choisissent, le candidat ou le parti pour qui ils vont voter en fonction de leurs proches. Parmi ces derniers, il y a des personnes plus influentes que d'autres et dont les avis sur tel ou tel parti compte beaucoup plus qu'un média ou un programme électoral.

Pour finir, si j'ai un conseil à donner : Ne faites pas confiance à un journaliste, puisque c'est les annonceurs qui le payent, et actuellement les plus gros annonceurs sont des partis politiques ...


*Habermas, L'espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise
**Gustave Lebon, Psychologie des Foules